Das Sulzburger Feld
2000
Allemagne (Germany)
Freundeskreis Ehemalige Synagogue Sulzburg
Juin 1998 : visite de la synagogue. Restaurée, si propre, si neuve… Seul le limon en bois qui nous guide à l'étage me fait frissonner car, sous ma paume, le polissage des mains passées y a laissé un troublant glacis.
On me propose de créer une installation pour elle. Effrayé par la situation, je suis si troublé et ému que j'hésite. Tout en cherchant à être présent avec respect pour les victimes, je veux que mon œuvre soit forte pour les si bien vivants que nous sommes.
Une évidence se profile : il me faut relier l'espace du fond du vallon (où se trouve le cimetière et son terrible monument) avec l'entrée du bourg. Regroupé en deux installations, l'une à l'entrée de la ville et l'autre à l'intérieur de la synagogue (devenue monument culturel et lieu de mémoire dans les années 1970), Das Sulzburger Feld commémore la première déportation massive de la population juive de cette région à l'automne 1940. Pendant une année, il deviendra un champ de figures de la mémoire, écho du fond de la vallée et miroir de ce que nous sommes capables d'être ou de subir…
Pour les habitants de Sulzburg et de sa région ainsi que pour les touristes de passage, mes 51 figures seront présentes sous la pluie, la neige ou le soleil, elles seront là comme autant de spectres révélés. À l'intérieur de la synagogue, en opposition aux couleurs et à l'or de la restauration sous la céleste couleur bleu-mauve des vitraux, je veux créer un énigmatique et violent dépôt de figures brutales non équarri, un magma de formes couchées, déposées en vrac. Elles seront retenues par deux très grandes figures dont on ignore si elles sont bienveillantes, bourreaux ou victimes, protectrices ou comptables du travail exécuté. Pour ces deux groupes de sculptures, j'utiliserai des arbres qui surplombent Sulzburg.
Centenaires, ils ont tout vu, tout entendu.
51 figures of wood and tar: temporary installation both in the fields and in Sulzburg's synagogue, commemorating WW2 in autumn 1940.
On me propose de créer une installation pour elle. Effrayé par la situation, je suis si troublé et ému que j'hésite. Tout en cherchant à être présent avec respect pour les victimes, je veux que mon œuvre soit forte pour les si bien vivants que nous sommes.
Une évidence se profile : il me faut relier l'espace du fond du vallon (où se trouve le cimetière et son terrible monument) avec l'entrée du bourg. Regroupé en deux installations, l'une à l'entrée de la ville et l'autre à l'intérieur de la synagogue (devenue monument culturel et lieu de mémoire dans les années 1970), Das Sulzburger Feld commémore la première déportation massive de la population juive de cette région à l'automne 1940. Pendant une année, il deviendra un champ de figures de la mémoire, écho du fond de la vallée et miroir de ce que nous sommes capables d'être ou de subir…
Pour les habitants de Sulzburg et de sa région ainsi que pour les touristes de passage, mes 51 figures seront présentes sous la pluie, la neige ou le soleil, elles seront là comme autant de spectres révélés. À l'intérieur de la synagogue, en opposition aux couleurs et à l'or de la restauration sous la céleste couleur bleu-mauve des vitraux, je veux créer un énigmatique et violent dépôt de figures brutales non équarri, un magma de formes couchées, déposées en vrac. Elles seront retenues par deux très grandes figures dont on ignore si elles sont bienveillantes, bourreaux ou victimes, protectrices ou comptables du travail exécuté. Pour ces deux groupes de sculptures, j'utiliserai des arbres qui surplombent Sulzburg.
Centenaires, ils ont tout vu, tout entendu.
51 figures of wood and tar: temporary installation both in the fields and in Sulzburg's synagogue, commemorating WW2 in autumn 1940.